Dans le domaine de la souveraineté numérique, il nous faut
lucidement regarder la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous
européens et nous français bien sûr dans le domaine de la souveraineté
numérique.
Nous avons avec constance échouée à devenir une puissance
numérique.
Nous avions le premier fabricant mondial de téléphones
Nokia. Il a été démantelé en l'espace de cinq ans.
Nous avions de grands opérateurs dans pratiquement tous les
domaines des technologies.
Aujourd'hui l'essentiel des technologies clés pour l'avenir,
qu'il s'agisse des technologies cloud, de l’intelligence artificielle, des
nanotechnologies et nous pourrions continuer la liste nous européens n'existons
pas
Nous avons de bons cerveaux. Mais ils participent grandement
à l'édification des GAFA par exemple en intelligence artificielle. Et nos cerveaux se font très
largement aspirer par la Silicon Valley et par les BATX Chinois.
Nous n'existerons pas tant
que nous n’aurons pas d'existence industrielle.
Toute forme de réflexion politique, stratégique sur
l'indépendance ou la souveraineté n'aura de sens que si elle s'appuie sur un
renouveau industriel. Or pour l'instant il n'existe pas.
L'objectif n'est pas de dresser un tableau trop sombre. Mais
il faut en prendre la mesure.
La souveraineté est le droit absolu d’exercer une autorité
législative, judiciaire et administrative sur un pays ou un peuple. L’entrée
dans le cyberespace a aboli les frontières et les barrières en tous genres.
Internet, le big data, les interconnexions, et les algorithmes complètent la
libre circulation des marchandises par celle de la connaissance et multiplient
nos capacités d’analyse et de compréhension. Il est donc possible de contrôler
les échanges en permanence, pour détecter les failles et les dérives, et de
gérer les flux à travers des logiciels de plus en plus performants.
La France est à la
croisée des chemins. Après avoir longtemps affirmé sa souveraineté, elle s’est
jetée à corps perdu dans la mondialisation. Il est aujourd’hui clair que le
fonctionnement n’est pas idéal et que cela favorise la montée des extrêmes.
Il faut trouver
une autre voie plus réaliste mais aussi plus ambitieuse. Cela suppose de
réfléchir à l’évolution du monde, de se doter d’une politique volontariste pour
exploiter les opportunités et s’y tenir. Le destin de la France dépend
désormais de sa capacité numérique.
A l’ère de
l'Internet des objets connectés, de l’Intelligence artificielle et de la
blockchain, la vision naïve d'un numérique libertaire est devenue dangereuse.
Il est grand temps
que la France se dote d'un véritable et ambitieuse politique de souveraineté
numérique. Notre avenir repose sur le réalisme et non sur un dogmatisme
idéologique périmé.
Quelle stratégie
industrielle mettre en place pour une cyber sécurité souveraine ?
Quel enseignement
supérieur et quelles formations au service d'une cyber sécurité souveraine ? et
de nombreuses autres questions seront abordées le 27 juin 2017 par des
intervenants prestigieux tels que Louis Pouzin, père de l’Internet et Olivier
Itéanu avocat à la cour d’appel de Paris et auteur du livre « Quand le digital
défie l’Etat de droit ».
La souveraineté numérique est l’un des sujets
stratégiques essentiels de ce début du XXIème siècle.
Pour l’aborder, il est indispensable de conduire une
réflexion sur les fondements de notre économie, de notre culture et de notre
système politique face au paradigme de l’économie dite « numérique » ou «
digitale ». Cette économie est en fait
une économie info rmatique
anthropologique.
Il faut à mon avis rapprocher les sciences de l’ingénieur des sciences politiques.
C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité organiser une Journée sur la Souveraineté numérique.
Il faut à mon avis rapprocher les sciences de l’ingénieur des sciences politiques.
C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité organiser une Journée sur la Souveraineté numérique.
J’ai voulu cette
manifestation. Sciences Po avec l’appui de Forum Atena l’a permise.
Diplômé de cette
école, j’ai reçu le meilleur accueil. Jean-Noel Poli Directeur des Achats des
Services Généraux et de l’Immobilier a mis un amphithéâtre à notre disposition.
Il nous a présenté le projet SciencesPo Campus numérique 2022.
Benoit Thieulin Co-Doyen de l’Ecole du management et de l’innovation de Sciences-Po, ancien Président du Conseil national du numérique a conclu le colloque.
Frédéric Mion, Directeur de Sciences Po, Jérôme Guilbert Directeur de la communication, Olivier Duhamel, Président de la Fondation des Sciences politiques, Pascal Perrineau, Président de l’association des anciens élèves ont étéinfo rmés de l’événement et l’ont
encouragé.
Bruno Gautier et moi-même avons assuré l’organisation. Hubert Chartin et Richard Toper, dirigeants de Wawetel et deSetics ,
ont sponsorisé le cocktail.
Quelles doivent être les implications des décideurs politiques et
économiques face à la souveraineté numérique ? Quelles mesures prendre pour
protéger les données des citoyens et des entreprises ? Comment réussir une
cyber sécurité souveraine ? Quels enseignements supérieurs et quelles formations
spécialisés et généralistes au service de ces ambitions ?Benoit Thieulin Co-Doyen de l’Ecole du management et de l’innovation de Sciences-Po, ancien Président du Conseil national du numérique a conclu le colloque.
Frédéric Mion, Directeur de Sciences Po, Jérôme Guilbert Directeur de la communication, Olivier Duhamel, Président de la Fondation des Sciences politiques, Pascal Perrineau, Président de l’association des anciens élèves ont été
Bruno Gautier et moi-même avons assuré l’organisation. Hubert Chartin et Richard Toper, dirigeants de Wawetel et de
Nous avons choisi vingt cinq intervenants d’horizons variés. Quatre Key notes, deux tables rondes, un atelier collaboratif, trois pitchs, une conclusion (voir annexe).
La souveraineté de l’homme, la souveraineté de
l’entreprise, la souveraineté de l’Etat sont mises à l’épreuve par les
possibilités du numérique.
Comment le citoyen, peut-il rester souverain de sa propre vie quand à partir des données qu’il laisse sur internet, il est tracé, surveillé, influencé, positivement certes mais aussi négativement ?
Comment l’entreprise peut-elle être souveraine dans sa stratégie quand elle ne peut pour survivre se passer d’un système d’info rmation
et que par définition ce système d’info rmation
est vulnérable ?
Quel sens peut encore avoir la souveraineté de l’Etat ? Rappelons que la souveraineté est le droit d'exercer une autorité législative, judiciaire et administrative sur une nation ou un peuple. La Monarchie de droit divin, puis la République ont légitimé cette souveraineté.
Internet, le Big data, les interconnexions, et les algorithmes complètent la libre circulation des personnes et des biens par les échanges virtuels au sein de la société de l’info rmation et de
la connaissance.
Le monde contemporain entre dans le règne de la donnée à l’ère de la multitude.
A l'ère de l'internet, des objets connectés, de l'intelligence artificielle et de la blockchain, il est grand temps que la France se dote d'une véritable et ambitieuse politique de souveraineté numérique. Aujourd’hui le destin d’un pays dépend de sa capacité numérique.
On ne doit pas limiter le sujet à la mise en valeur de ses start-up.
Certes une dynamique entrepreneuriale forte liée à des acteurs privés est positive.
De nombreux jeunes diplômés français souhaitent créer une start-up. Pour eux, c’est le graal. Dans ma génération, il était conseillé de démarrer sa carrière dans un grand cabinet d'audit.
Je suis un ancien de PriceWaterhouseCoopers. Bien. Il faut encourager l’attitude de ces jeunes parce que ce sont eux qui créent la France de demain. Il faut saluer aussi la création du label « French Tech ».
Mais ce n’est pas suffisant. La première ambition du pays doit être de construire une véritable souveraineté numérique.
Comment le citoyen, peut-il rester souverain de sa propre vie quand à partir des données qu’il laisse sur internet, il est tracé, surveillé, influencé, positivement certes mais aussi négativement ?
Comment l’entreprise peut-elle être souveraine dans sa stratégie quand elle ne peut pour survivre se passer d’un système d’
Quel sens peut encore avoir la souveraineté de l’Etat ? Rappelons que la souveraineté est le droit d'exercer une autorité législative, judiciaire et administrative sur une nation ou un peuple. La Monarchie de droit divin, puis la République ont légitimé cette souveraineté.
Internet, le Big data, les interconnexions, et les algorithmes complètent la libre circulation des personnes et des biens par les échanges virtuels au sein de la société de l’
Le monde contemporain entre dans le règne de la donnée à l’ère de la multitude.
A l'ère de l'internet, des objets connectés, de l'intelligence artificielle et de la blockchain, il est grand temps que la France se dote d'une véritable et ambitieuse politique de souveraineté numérique. Aujourd’hui le destin d’un pays dépend de sa capacité numérique.
On ne doit pas limiter le sujet à la mise en valeur de ses start-up.
Certes une dynamique entrepreneuriale forte liée à des acteurs privés est positive.
De nombreux jeunes diplômés français souhaitent créer une start-up. Pour eux, c’est le graal. Dans ma génération, il était conseillé de démarrer sa carrière dans un grand cabinet d'audit.
Je suis un ancien de PriceWaterhouseCoopers. Bien. Il faut encourager l’attitude de ces jeunes parce que ce sont eux qui créent la France de demain. Il faut saluer aussi la création du label « French Tech ».
Mais ce n’est pas suffisant. La première ambition du pays doit être de construire une véritable souveraineté numérique.
Il faut donc bâtir les Institutions permettant
l’épanouissement et l’équilibre social du paradigme de cette économie du règne
de la donnée à l’ère de la multitude, de l’homme augmenté et de l’entreprise
étendue, de l’innovation continue et du développement des territoires. Permettre
l’élaboration démocratique et la mise en place de ces Institutions est le rôle
des politiques.
Les enjeux de souveraineté numérique sont capitaux. Le risque pour la France et l’Europe de devenir des « colonies numériques » des continents américains et asiatiques est réel.
Face à cette question essentielle et stratégique, parmi les 577 députés et les 348 sénateurs, lors de la dernière législature, une vingtaine s’y intéressaient ; et aucun n’avance de solutions réelles pour faire pièce aux géants technologiques américains et asiatiques. Pourtant face aux technologies numériques, dont le potentiel de transformation n’est qu’au tout début, les opportunités sont vastes et les menaces énormes.
Depuis une vingtaine d'années les services développés sur Internet et grâce
à Internet changent notre quotidien.Les enjeux de souveraineté numérique sont capitaux. Le risque pour la France et l’Europe de devenir des « colonies numériques » des continents américains et asiatiques est réel.
Face à cette question essentielle et stratégique, parmi les 577 députés et les 348 sénateurs, lors de la dernière législature, une vingtaine s’y intéressaient ; et aucun n’avance de solutions réelles pour faire pièce aux géants technologiques américains et asiatiques. Pourtant face aux technologies numériques, dont le potentiel de transformation n’est qu’au tout début, les opportunités sont vastes et les menaces énormes.
Accès à la gigantesque base de connaissances qu'est Internet grâce à Google, connexion des individus dans le monde entier grâce à
Tous ces géants de l'Internet que nous utilisons sont majoritairement américains.
Chacun d'entre eux connait beaucoup de nous-mêmes grâce aux données qu'il collecte en permanence sur nos comportements et aux algorithmes, qui les raffinent.
Une deuxième phase arrive. C’est celle de l'intelligence artificielle, des robots intelligents et des objets connectés. Si l’histoire de l'Internet se poursuit sous le même modèle que celui de ces dernières années, nous mettrons purement et simplement notre vie personnelle et collective ainsi que celle des états entre les mains des Américains puis après une reconfiguration aussi entre les mains des Chinois.
Est-ce une provocation que de dire : finalement pas besoin de protection particulière car nous donnons déjà tout volontairement ? Pourquoi chercher à faire de la cyber sécurité ?
Volontairement pour pouvoir utiliser ces services nous donnons accès à nos données.
En plus nous ignorons sur quels territoires sont hébergées nos données via des datacenters.
La souveraineté numérique passe donc par une maîtrise
industrielle, par la production des données à l'échelle européenne. Il me semble
difficile d’agir sur ce sujet à 27.
Il faut revisiter l'ambition européenne. On peut imaginer la construction en bilatéral avec l'Allemagne d'un espace numérique homogène. Cet espace prévoirait une réglementation identique entre les deux pays, avec une vision éthique de la vie privée et de l'usage de l’utilisation des données et des algorithmes de l'intelligence artificielle. Cet espace serait le lieu de la réflexion de la place de l'homme dans le monde numérique.
Notre pays doit avoir aussi une ambition industrielle numérique. Dans ce cadre il faut renforcer l'industrie de la cyber sécurité et de la cyber défense.
Ces propos ne concernent pas uniquement des intérêts économiques mais aussi des choix de société.
Face à la prise de décision par des algorithmes d'intelligence artificielle, nous devons définir quelle sera la place de la décision humaine, quelles seront les règles communes de vie dans notre société, quelle sera la place de la vie privée et de la solidarité.
Les réponses à ces questions n'ont pas à être données par les américains ou les asiatiques à notre place.
Ce serait délaisser la vision de notre société à d'autres. Ce serait un abandon complet de notre culture, de notre indépendance, de nos libertés et de notre avenir.
Il faut revisiter l'ambition européenne. On peut imaginer la construction en bilatéral avec l'Allemagne d'un espace numérique homogène. Cet espace prévoirait une réglementation identique entre les deux pays, avec une vision éthique de la vie privée et de l'usage de l’utilisation des données et des algorithmes de l'intelligence artificielle. Cet espace serait le lieu de la réflexion de la place de l'homme dans le monde numérique.
Notre pays doit avoir aussi une ambition industrielle numérique. Dans ce cadre il faut renforcer l'industrie de la cyber sécurité et de la cyber défense.
Ces propos ne concernent pas uniquement des intérêts économiques mais aussi des choix de société.
Face à la prise de décision par des algorithmes d'intelligence artificielle, nous devons définir quelle sera la place de la décision humaine, quelles seront les règles communes de vie dans notre société, quelle sera la place de la vie privée et de la solidarité.
Les réponses à ces questions n'ont pas à être données par les américains ou les asiatiques à notre place.
Ce serait délaisser la vision de notre société à d'autres. Ce serait un abandon complet de notre culture, de notre indépendance, de nos libertés et de notre avenir.
Programme de la Journée Souveraineté Numérique à
Sciences Po le 27 juin 2017
Key note 1 : Le regard de Louis Pouzin, père de l’internet.
Fondateur d’Open-Root, libérateur de noms de domaine. Quels sont nos moyens de
souveraineté numérique ?
En matière numérique les Etats européens sont devenus des colonies. Pourtant une kyrielle de moyens sont utilisables pour éroder la dominance étasunienne.
Key note 2 : Pascal Picq, paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France.
Key note 3 : Jacques Cheminade, Homme politique et Essayiste.
Le numérique au service du financier ou de l’humanité ?
Key note 4 : Grichka Bogdanoff Ecrivain scientifique : Les ordinateurs quantiques vers une révolution numérique.
Table ronde 1 : La souveraineté numérique comment la piloter ? Quelles gouvernances ?
animée par Geneviève Bouché, Futurologue. Rapporteur : François Charles Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe.
• Michel Maffesoli, Professeur Emérite à la Sorbonne. Sociologue. Administrateur du CNRS. Auteur du livre « La postmodernité à l’heure du numérique. Regards croisés sur une époque ».
• Patrice Noailles-Siméon, Directeur des études du eFPI Forum Européen des Politiques d'Innovation et secrétaire Général du Collectif Innovation
Pour une co-Gouvernance de la Souveraineté Numérique
• Manuel Géa, Président fondateur de Centrale Santé, CEO Bio-Modeling Systems
• Christian de Boissieu, Professeur à l'Université de Paris (Panthéon Sorbonne) et au Collège d'Europe (Bruges), Membre du Collège de l'AMF
• Muriel Touaty, Directrice Générale Technion France Israel Institute of Technology. Comment l’esprit d’innovation, le monde de la recherche et les technologies de pointe peuvent aider un pays à permettre sa souveraineté numérique.
Table ronde 2 : La souveraineté numérique : levier majeur de notre compétitivité ? Subir ou agir ? Analyse prospective autour de thématiques économique, sociale et juridique.
animée par Dominique Chauvin, Prospectiviste. Rapporteur : Henri Peyret Principal Analyst Forrester Research. Responsable de la communauté des architectes d’entreprises pour Forrester.
• Olivier Iteanu, Avocat à la cour d’appel de Paris. Auteur du livre « Quand le digital défie l’état de droit ».
La constitution de l’internet est elle la constitution américaine ?
• Francis Jutand, Directeur Général adjoint de l’Institut Mines Télécom
• Alain Bouillé Directeur Sécurité des Systèmes d’info rmation
Groupe Caisse des Dépôts
• Fabrice Epelboin Enseignant à SciencesPo et CMO & Cofonder de Yogosha Plateforme de cybersécurité collaborative.
• Michel Canevet Sénateur-Maire de Planéour Lanvern
- Atelier collaboratif : Outils et méthodes : Quelles alternatives ? Construisons notre souveraineté. Eric Leandri, Président fondateur de Qwant moteur de recherche français
- Trois pitchs :
Fabrice Epelboin CMO & Cofonder : Yogosha Plateforme de cybersécurité collaborative
Stephane Cachelin Inventeur Mobilier urbain Objets connectés « Le Chapotelet » Médaille d’or du Concours Lepine
Jacques H Paget, avocat, expert en négociations, illusionniste Le pouvoir de l’illusion, la force de fascination.
En matière numérique les Etats européens sont devenus des colonies. Pourtant une kyrielle de moyens sont utilisables pour éroder la dominance étasunienne.
Key note 2 : Pascal Picq, paléoanthropologue, maître de conférences au Collège de France.
Key note 3 : Jacques Cheminade, Homme politique et Essayiste.
Le numérique au service du financier ou de l’humanité ?
Key note 4 : Grichka Bogdanoff Ecrivain scientifique : Les ordinateurs quantiques vers une révolution numérique.
Table ronde 1 : La souveraineté numérique comment la piloter ? Quelles gouvernances ?
animée par Geneviève Bouché, Futurologue. Rapporteur : François Charles Président de l’Institut de Recherche et de Communication sur l’Europe.
• Michel Maffesoli, Professeur Emérite à la Sorbonne. Sociologue. Administrateur du CNRS. Auteur du livre « La postmodernité à l’heure du numérique. Regards croisés sur une époque ».
• Patrice Noailles-Siméon, Directeur des études du eFPI Forum Européen des Politiques d'Innovation et secrétaire Général du Collectif Innovation
Pour une co-Gouvernance de la Souveraineté Numérique
• Manuel Géa, Président fondateur de Centrale Santé, CEO Bio-Modeling Systems
• Christian de Boissieu, Professeur à l'Université de Paris (Panthéon Sorbonne) et au Collège d'Europe (Bruges), Membre du Collège de l'AMF
• Muriel Touaty, Directrice Générale Technion France Israel Institute of Technology. Comment l’esprit d’innovation, le monde de la recherche et les technologies de pointe peuvent aider un pays à permettre sa souveraineté numérique.
Table ronde 2 : La souveraineté numérique : levier majeur de notre compétitivité ? Subir ou agir ? Analyse prospective autour de thématiques économique, sociale et juridique.
animée par Dominique Chauvin, Prospectiviste. Rapporteur : Henri Peyret Principal Analyst Forrester Research. Responsable de la communauté des architectes d’entreprises pour Forrester.
• Olivier Iteanu, Avocat à la cour d’appel de Paris. Auteur du livre « Quand le digital défie l’état de droit ».
La constitution de l’internet est elle la constitution américaine ?
• Francis Jutand, Directeur Général adjoint de l’Institut Mines Télécom
• Alain Bouillé Directeur Sécurité des Systèmes d’
• Fabrice Epelboin Enseignant à SciencesPo et CMO & Cofonder de Yogosha Plateforme de cybersécurité collaborative.
• Michel Canevet Sénateur-Maire de Planéour Lanvern
- Atelier collaboratif : Outils et méthodes : Quelles alternatives ? Construisons notre souveraineté. Eric Leandri, Président fondateur de Qwant moteur de recherche français
- Trois pitchs :
Fabrice Epelboin CMO & Cofonder : Yogosha Plateforme de cybersécurité collaborative
Stephane Cachelin Inventeur Mobilier urbain Objets connectés « Le Chapotelet » Médaille d’or du Concours Lepine
Jacques H Paget, avocat, expert en négociations, illusionniste Le pouvoir de l’illusion, la force de fascination.
Clôture : Benoit Thieulin Co-Doyen de l’Ecole du management et
de l’innovation de Sciences-Po, ancien Président du Conseil national du
numérique.
Une poignée de géants
numériques sont lancés dans la course folle des 1.000 milliards de dollars
de capitalisation boursière. Il faut s'interroger sur les ressorts qui créent
de telles rentes.
Ce sont les nouveaux
monstres engendrés par Wall Street. Une poignée de géants bien connus sous le
nom de GAFAM - Google, Apple, Facebook ,
Amazon, Microsoft - sont lancés dans une course folle : être le premier à
atteindre la barre des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Ils n'en sont plus très loin. Et cette compétition est très représentative au
fond de ce qu'est devenue notre économie.
Au siècle dernier, les industriels de la deuxième révolution
industrielle de 1880 ont longtemps dominé la bourse : General Motors dans les
années 1920, du Pont de Nemours et Standard Oil
dans les années 1950, Genéral Electric dans les années 1980.
Leur règne n'a été interrompu qu'au cours des grandes percées
technologiques : les télécoms avec AT$T dans les années 1920, l 'info rmatique avec IBM dans les années 1960 ou
Microsoft dans les années 1990.
Aujourd'hui tous les élans sont numériques. Les GAFAM sont évidemment les fruits de la révolution
digitale.
Mais ils sont aussi le produit de la mondialisation
triomphante qui a permis à Apple d’écouler 300 millions d'iPhone en
Chine ; le produit de la plateformisation qui donne à Google et sa filiale
Youtube 4 milliards de vidéos regardées chaque jour ; le produit du
phénomène du « Winner takes it all » qui donne un avantage
considérable au premier entrant : Facebook
a mis quatre ans à conquérir 50 millions d'utilisateurs (il en revendique
désormais 2 milliards) quand l’automobile avait mis 62 ans, la télévision 22
ans et les ordinateurs 14 ans.
On pourrait ainsi
multiplier les chiffres spectaculaires. Il donne une idée de la formidable
accélération des deux dernières décennies, période durant laquelle je me suis
engagé dans l’intelligence économique en France et j’ai poursuivi mes recherches et mes
réalisations en stratégie d’entreprise.
Ces faits et ces chiffres doivent nous amener à nous poser un
certain nombre de questions.
- On ne peut d'abord que faire le constat que ces mastodontes
sont tous d’origine américaine.
Leurs concurrents chinois ne sont pas loin derrière. Aucune
trace en revanche d'un grand acteur européen. Les GAFAM sont nés aux
États-Unis, ont grandi dans la Silicon Valley et impose désormais leur
hégémonie numérique partout dans le monde.
L'Europe est dramatiquement absente de cette guerre
technologique.
- Il faut ensuite s’interroger sur les ressorts qui permettent
de créer de telles rentes.
Car ces géants ne sont pas seulement en train de dominer la
planète boursière.
Ils colonisent aussi nos vies privées et maîtrisent la
diffusion de l'info rmation.
Ils sont devenus maîtres en matière d'optimisation fiscale.
Ils captent les innovations grâce à leur puissance financière.
Ils sont en train de dessiner notre futur en investissant dans
l'intelligence artificielle ou la bioéthique.
Ils sont au fond devenu les nouveaux souverains, en passe de
concurrencer les Etats.
Et le jour viendra où ils créeront leur propre monnaie pour
affirmer encore leur autorité.
Qui pourra alors les contrôler ?
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